Le soleil ploie sur les collines
et resplendit sur la rivière
paisible lumière d'organdi
qui fait joyaux la moindre pierre.

Tu dévores des yeux cette scène
tu dévisages le soleil
et bien sûr cette étoile est tienne
c'est pour cela qu'elle t'émerveille.

Mais cela fait quinze mille ans
qu'il choit derrière ce paysage
tu pourrais le vivre autrement
tu n'es ici que de passage.

Le soleil couchant t'appartient
tu es sûr qu'il est là pour toi
toujours au même méridien
dans l'unique envie de ta joie.

Et puis te voici bien mortel
passant furtif sur cette terre
et d'un simple battement d'ailes
déjà s'est envolée ta mère.

Cinq ans déjà, ça n'rentre pas
disparue en un seul éclair
comme toi même disparaîtras
le temps d'un battement de coeur de la terre.

Il n'y a que toi pour savoir
que tu existes sur ce seuil
tu nais, tu meurs et tu veux croire
en Dieu pour te sentir moins seul.

Lorsque l'eau du corps s'évapore
il ne reste que du carbone
tu empruntes à notre planète
qui, elle, emprunte à l'univers
c'est au mieux un prêt à cour terme...
Un battement de cil astral
et te voici né, grandi, mort
et tous tes os désintégrés.