Quand tard, je deviendrai plus vieille, plus ridée,
que ma peau se desquamera en lambeaux,
Quand mes pas alourdis accuseront le fardeau
De tant d'années passées dans cette infinité.
Quand mes yeux fatigués, lassés de tout paysage
Se fermeront enfin pour l'ultime voyage,
Je me rappellerai toutes mes itinérances
Du temps où j'étais jeune et gonflée d'insouciance.

Je me rappellerai, lors je me croyais belle
Insinuant par mes actes que j'étais immortelle.
De toutes mes émotions, j'en ferai un ballot
Que j'abandonnerai là à l'entrée du caveau,
m'enfumerai dans l'urne sans une hésitation,
Je lèguerai ma plume enrobée de passions
Mais ici ou ailleurs je veillerai sur vos pas
Vous guidant après l'heure même après mon trépas.

Vous vous délecterez d'une lampée de ripaille,
Saluerez mon départ de par vos retrouvailles.
Arrosez mon absence, inondés de bonheur.
Ne versez pas de larme, ne versez pas de pleur !
Aidez ceux qui m'aimaient à calmer leur chagrin
Si vous le promettez, plus douce sera ma fin.