Ils tournent au ciel de mon plafond
en jouant leur ronde macabre
depuis qu'ils me savent moribond
ces seigneurs aiguisent leurs sabres
Anges charognards ténébreux
aux becs plus tranchants que l'acier
ces volatiles majestueux
convoitent mon corps décharné
Et pour le prochain carnaval
ils mettront leur masque de sang
tatoué à l'encre de mes entrailles
d'un rouge vermillon ardent
Sur que ces croque mitaines ailés
rendraient jaloux l'aéroplane
tant ils dansent avec volupté
tout en convoitant mes organes
Aussi étrange que ça puisse être
je n'éprouve plus aucune crainte
car je souhaite les voir se repaître
de ma carcasse pas même défunte
C'est la fièvre qui me donne courage
elle m'invite à accepter
de mes hôtes ce dernier hommage
à coups d'aiguilles acérées
Je prie que ma mort soit torride
autant que fut tiède cette vie
sans passion, en attente de rides
en attente d'un dernier oubli
Hélas cela n'est que mirage
c'est une banale maladie
qui sous le feu de ses outrages
ce soir me pousse à l'hystérie
Les vautours sont fruit de l'esprit
mais la souffrance qui me courtise
ne me laissant aucun répit
mon désir de partir attise
Cette nuit j'aimerais croiser
par le fait d'un hasard heureux
quelque dieu glandeur désoeuvré
pour convoyer mon âme aux cieux
Aux cieux ou même un peu plus bas
en enfer ou au purgatoire
pour y célébrer mon trépas
sceller la fin de mon histoire
De ces jours passés à errer
en ayant perdu toute envie
sans but, parfois sans volonté
sans aucun désir d'être en vie
Malheureusement je le sais
pour l'avoir vécu tant et tant
je verrai le jour se lever
fardé d'un soleil écoeurant
Demain mon corps ne sera froid
mais d'une moiteur dégoûtante
trente sept degrés de vanité
pour des siècles d'inutilité.
Écrit par Marc Renton
On t avait dit que tout se paye, regarde bien droit dans le soleil....
Catégorie : Divers
Publié le 26/07/2009
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Très triste presque réelle. | |
eric |
Il n'y a point d'utilité ni de plaisir à jeu découvert. Il y en à user de mystère. J'ai choisi ce poème les "vautours", il y a matière à rêver même tristement, c'est ainsi qu'une vie se relève de ses effondrements. Merci à toi. |
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zenobie |
La vie ne se relèvera pas, elle n'en a plus la force ni l'envie ; elle était tout et elle a tout emporté dans son sillage. | |
Marc Renton |