Figure ou visage, tout n'est que masque
Carnaval quotidien et perpétuel
Monde vide plein d'illusions
Pauvre feuille victime de la bourrasque

Perdue, je me soûle au vent du mensonge
Me tourne, me retourne, me détourne
Tout doux, sans un bruit, la vie me contourne
Et il me reste au creux des mains un songe

Flou mélange d'ombre et de lumière
Aussi intime qu'étranger à moi-même
Mortel compagnon, tu es mon baptème
Ta morsure est plus douce qu'un baiser

Me blottir dans tes bras drapés de vide
Où la chaleur de ton indifférence
Est mon berceau, ma vie, mes espérances
Toi, la source et le sens de mon suicide

Et je t'aime plus qu'un coeur ne peut aimer
Je sens qu'avec toi seul je peux partir
Mais je peux aussi rester et souffrir
Tu m'as laisser le choix, ultime liberté

Cette liberté est mon secret, mon masque
Je fais le carnaval mais j'en suis loin
Mon visage est livide et serein
Je pars, je suis la fille de la bourrasque