Mon ami s'est endormi contre mon sein
Protégé d'un amour volé au destin
Son souffle se mêle aux vapeurs du matin
Aux creux des rêves ne perçoit mon chagrin

Il regarde avec un sourire enfantin
La femme qui lui tend doucement les mains
Femme-enfant, amie-mère aux yeux de satin
Dans l'étoffe affectueuse il se fond sans fin

L'un et l'autre confondus mais si différents
Se regardent sans se voir, se perdent souvent
Leur hiver est plus lumineux que le printemps
Le tendre feu qui les anime est si violent

Il se protège dans ce monde malsain
Faisant confiance à la chaleur de mon sein
Et notre essence est cet amour clandestin
Relation ambiguë de deux orphelins

Dans son sommeil il éloigne le venin
De ces jours aveugles et si incertains
Confiance, amour, nous ne serons pas pantins
Nous nous sommes réveillés main dans la main...