Moi je veux bien me faire fumer,
Par le bon Dieu en toute fin,
S'il me laisses, aimer ma moitié,
Un p'tit moment avant d'mettre fin,

A ma p'tite vie, qui indiffère,
A ce post-it, sur l'agenda,
Dans son planning de l'éphemère,
Entre deux Avé, et trois Novas,

Moi je veux bien me faire fumer,
Par le Bon dieu en toute fin,
Qui serait d'moi, pour l'coup rasé,
Et agend'rait, le coup d'surin,

Y a la faucheuse qui s'impatiente,
Je sais qu'elle aimerait pas perdre,
Me r'garder vivre, ça doit être chiant,
Quand L'Eternel est notre promesse.

Et ce jour là, moi je sais bien,
Que le croque mort, m'prendra l'stylo,
Mon paquet d'clopes, et puis mon âme,
M'fout'ra à poil, une tape dans l'dos,

Et j'partirais sur le brancard,
Y aura des cons, pour me pleurer,
Pour oublier de vivre leur gloire,
Celle ben, que eux, ils sont entiers.

J'suis pas grand chose, juste une plume,
Un dictionnaire de faux phrasés,
Une mémoire d'hier, et puis d'bitume,
Un bon vieux coeur, somme toute honnête,

Moi je veux bien me faire fumer,
Par le Bon Dieu en toute fin,
J'crois pas aux anges, ni aux curés,
Ni aux Madonnes et encore moins,
Aux drôles de gars qu'auraient marché,
Sur une flaque d'eau, sans boire de vin.

T'as eu mon père, sombre imbécile,
Et je sais qu'un jour, tu rêves de m'planter,
T'as eu l'seul gars, qui en rétine,
Méritait d'vivre pour c'qu'il était,

Laissesmoi ici, t'as de l'avance,
Et si je compte j'ai vingt années,
Ou à peu prêt, dans l'élégance,
Aimer d'amour, m'sachant damné.