Vous pourriez, bien sûr,
Être effrayés par tant de détresses,
De douleurs, d'injustices
Ou par si peu de proximité, de hauteur, de recul.
Vous pourriez, tout aussi bien,
Être amusés par les micros drames et autres non-sens,
Petits doutes et grandes vérités personnelles,
Qui peuplent les lieux virtuels et numériques
Où se croisent et parfois se percutent
Nos existences.
Ici, tendresse et cruauté se mêlent,
Dansent un tango exsangue et émerveillé,
Bouillonnant mais glaçant,
Dans un éternel cycle de paix et de haine.
Là, il faut prendre le risque.
Le risque du dire
Et le risque de l'inscrit.
Ecrire.
Ecrire pour et contre.
Contre les oublis scandaleux,
Pour les causes
Dont il est moralement indispensable de lutter.
Contre notre société indigne
D'une époque civilisée
Par ce que normative
Jusque dans ses sous cultures
Que l'on croit être,
Par ce qu'on nous les vend pour être,
Des contres cultures.
Contre le détournement systématique
De tout les outils réellement pédagogique
Au profit du bizness et de l'anecdotique.
Cet aigle à deux têtes
Pourvoyeur de crétinisme
Et de médiocrité.
Ecrire contre les duperies,
Contre le mal de vivre,
Contre le consumérisme sans scrupules,
Les rebelles sans cause, le cynisme ordinaire,
La bêtise, la cruauté et l'ignorance,
L'individualisme forcené et l'idolâtrie.
Contre les situations inacceptables.
Ecrire pour les déjà foutus,
Les trompés, les exclus.
Pour le désir primaire de vivre.
Pour toute les âmes bousculées, humiliées,
Brisées, moquées, blessées, étouffées.
Pour la chair à canon sociale.
Pour ne pas partir en ayant fermé sa gueule.
Maintenant que le divin n'est que pognon,
Que l'on confond artistes et faiseurs,
Bidouilles et créations,
Oubli ponctuel et rédemption,
Art et décoration,
Choix de vie et tendances.
Maintenant qu'on en est là,
Égarés, hagards, sans ailes,
Il nous reste quelques une de nos plumes
Et l'encre de notre sang
Pour écrire en hurlant
Des mots plus forts
Que la valeur de l'or
Et que la pureté du silence,
En des textes plus sourds,
Plus secs qu'un coup de feu
Tiré à bout portant
Dans la tête de ce qui nous révolte
Et asphyxie notre cœur.
PAN !
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Oui écrire pour laisser une trace et parler de tout. Mais j'ai l'impression que les sujets graves amenent moins de commentaires, une impression. | |
Milosc |
Encore un rap, ou un slam Il y a beaucoup de musicalité dans vos compositions |
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Edelphe |
merci... j'aime beaucoup la musique des mots leur harmonie ou leur dissonance comme j'aime jouer avec leur sens. bon du coup pour le rap... ça se voit quoi... :-) |
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Le Clown |