Le café qui roucoule,le journal qui m'attends
Et cette tasse qu'un jour, m'offrit un Amant,
Jauni, ébreché, comme moi, manque des dents,
Mais Joli, et gaieté, de mon coeur d'autres temps,
La pendule me sonne, de ses huit cloches hurlantes,
Et l'on frappe a la porte, le facteur m'attends,
La facture d'Edf, et puis des magazines,
Pas de lettres de poètes, pas d'dessins des petits,
Je me coiffe dans la glace, mes cheveux ont blanchis,
Je parfume mon image, de souv'nirs de ma vie,
La bouteille d'eau d'cologne, comme moi a vieilli,
Comme moi, elle est morne, comme l'appart' qui est gris,
Des photos sur les murs, des images noires et blanches,
De couleur car bien sur, elles accusent cinquante ans,
Les enfants qui voulaient, me donner la retraite,
A la maison des vieilles, et des vieux dont la quête,
C'est d'attendre la mort, Parmi les blouses blanches,
C'est de faire bien en sorte, de sourire à ces gens,
Ces salauds du dimanche, qui viennent me visiter,
L'patrimoine pas immense, est Profit et je sais,
Que leurs p'tits chocolats, comme tout j'me méfie,
Je sais bien qu'tout cela, pour vous est futile,
Ma maison de souv'nirs, elle ne vaux plus grand chose,
Un peu plus que ma vie, à vos yeux, à vos mots,
La maison près du lac, que Papa à construit,
De ses mains délicates, d'sa sueur, de sa vie,
Et au fond tout c'qu'elle est, juste une grosse tirelire,
Pour s'ach'ter une Rolex, faire le cake le sam'di
Je sais bien, j'suis aigri, j'ai la vie qui me vole,
Mes enfants eux aussi, qui me toisent du col,
Car ils ont cinquante ans, et amènent leur BM,
En oubliant qu'leur argent, est la sueur qui me crève,
Ils oublient tout cela, font même pas attention,
A Tonton qui regarde, sa canne et ses hameçons,
Sur ce bout de commode, qu'est comme tout, qu'est bancale,
A ce bout d'mon époque, qui les laisse de marbre,
Les oiseaux me réveillent, et ça piaffe, et ça vente,
Ma lessive se fait, dans ma tête, dans mes blancs,
Et les murs qui jaunissent, et mes yeux qui fatiguent,
Qui s'accrochent à la vie, comme on s'pend à un mythe,
J'suis foutue, pas aigrie, juste un peu, mais faut croire,
Que j'aime bien cette vie, qui défile sans moi,
Qui m'oublie dans un coin, dans un tas de feuilles mortes,
Dont la brise se souvient, de l'odeur d'une époque,
De l'odeur de l'amour, et du temps de Papa,
De l'humeur des vieux jours, qui s'arrangent pas,
Et j'entends la Bm, les fistons sont bien la,
J'raccroche donc ma rengaine, et m'maquille de joies,
Dans ma boite en sapins, qui sait ce que je trouve,
J'l'ai choisi ce matin, poignées simples et lit double,
Pour que R'né qu'est parti, Dix ans avant moi,
Nous rejoignent dans ce lit, de tristesse et de Joie.
Écrit par L'Autochrone
L'humain est une équation dont il est son propre inconnu.
Catégorie : Amour
Publié le 17/04/2011
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bouleversant et si bien écrit avec simplicité élégance , sentiment un' capo lavoro!!!! |
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flipote |
Exceptionnel!!!!! Merci!!!!!!! |
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luka |
que d'amertume dévoilée ! mais texte sublime ! | |
philomène |
Troublant et touchant ! Mots amers posés avec pudeur, un sourire en coin mais si triste... bises Louann |
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louann |
OH j'ai été emportée par votre écrit...De très belles images...j'étais tout près de vous...j'ai tout vu, tout ressenti ! Magnifique vraiment. Et surtout, j'y ai lu mon avenir...Oh je souhaite que tous lisent vos vers...C'est un partage très émouvant. Mille mercis pour tout cela ! | |
Ys |