J'me rase de prêt, je me parfume,
J'prépare le tout, même les discours,
Relis mes notes, pour les ratures,
Et ne pas mettre pieds dans tes tabous,

C'est un peu comme la première fois,
Que l'on se voit, différemment,
J'bosse toujours, quand tu me vois,
Le souffle court, le front suant,

A balayer derrière les ch'vaux,
A leur ferrer, les quatre membres,
Ou à gueuler mon mal de dos,
En fin d'journée, quand ça m'démange,

Tu n'sais même pas, au fond qu'ma plume,
Est un atout, plutôt qu'autr'chose,
Qu'j'suis plus à l'aise, avec mes runes,
Qu'avec ma voix, quand j'dis des mots,

Comme toujours, je serais là,
Ne m'juge pas, ça fait longtemps,
Que j'n'suis sorti, à une table,
Sans n'être alors qu'un amant,

Ne prends pas mal, ce que j'te dis,
Bien au contraire, je fais l'effort,
D'saper propret, ma vieille vitrine,
D'la parfumer, habiller corps,

Me diras tu, ce que tu penses ?
De ma dégaine, et de mes mots,
Je te fais rire, c'est d'jà une chance,
Car de la vie, j'suis l'placébo.

On se rejoint dans quelques heures,
Je sais même pas, quelles pompes, mettre,
J'suis plus à l'aise quand j'fais l'conteur,
Plus à l'étroit dans l'monde réel.