Comme chaque jour, à l'exception,
Je consignerai sur mon codex
Toutes les sensations qui m'étreindront,
Subtilisant à la réminiscence
L'apanage du souvenir.

Si je broyais du noir sous l'astre solaire,
Désormais l'ondée m'enivre.
Plus aucun stigmate de faiblesse,
Je conçois une suavité inouïe.
Le regard perdu dans la nitescence céleste,
Je ressens une émulation,
Comme enlevant mes cothurnes.
Serais-je sur un territoire sacré,
Pieds nus sur un parquet de laine,
Qui défie l'altération et le temps,
Tout en conservant son état primordial,
Grâce à la plasticité de ses fibres,
Qui se compriment et se renouvellent
Sous les passages ?

L'amour a pris gîte soudain là,
Dans l'éclat éburnéen d'un regard.
Au seuil du bosquet onirique,
Une fécondité ascétique m'emporte,
Douce et caressante au tact.
Suis-je envahi par une échappée vers l'ailleurs ?

À chaque enjambée, l'escalier m'envoûte.
Une applique en bois brut me guide,
Évoquant une corne d'abondance.
La gueule d'un hippopotame, béante hors de l'onde,
Égrène les heures de New-York à Tokyo.
Un cortège de zèbres galope sur la paroi,
En quête d'une nouvelle prairie.
Des étagères en quinconce
Supportent toute la poésie de l'univers.
Au faîte, un sourire d'acier indéboulonnable
M'accueille, bras de porcelaine tendus.

Proche des yeux, proche du cœur,
L'adage m'attire encore,
Tel un refrain aérien,
Une chute de rideau.
Et, d'un coup de baguette ensorcelante,
Capable de disséminer aux quatre zéphyrs
Mes plus subtiles vibrations,
Rassembler mes plumes sous l'édredon,
Rejoindre la fée du logis.

Certaines fées y ont vu l'aurore,
Pas toutes.
Les unes se sont éclipsées
Dans la tendresse infantile,
Les autres, en pleine maturité,
Laissent derrière elles
L'écume du désenchantement
Et l'écho vibrant
D'un Éden évanoui.

Ce soir,
Je me tiens là,
À l'épicentre de la clairière,
À ranimer la flamme,
Et à mordre les vocables sulfureux des rampants.
Si hier ma poésie du néant
Ne paraissait véhiculer que l'indifférence,
Une lancinante fibre nostalgique,
Aujourd'hui,
Mes vers tissent une trame flamboyante,
Où l'indéfectible attraction
N'est pas une araignée,
Mais une femme aux gestes affranchis.

Le goût de l'averse
Scellera définitivement
L'embellie d'un baiser infini.

Écrit par James Px
« Une poésie n'est-elle pas le seul endroit au monde où deux âmes étrangères peuvent se croiser intimement. » Textes sous Copyright numéro 00048772-1 - jamesetmots.blogspot.com
Catégorie : Amour
Publié le 27/08/2024
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 28/08/2024 à 19:44:14
Oui l'amour est une araignée. Subtile et effrayante. Toute une toile magnifique à protéger. Merci
Eau-celia
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