Dans l'ombre douce où la nuit s'efface,
Morphée, dieu nocturne, prend sa place.
Il t'emporte, ô douce bien-aimée,
Dans ses bras sombres, hors de ma portée.

Je le jalouse, ce maître des songes,
Qui te berce de rêves, de mensonges.
Il te vole à mes bras, à mes baisers,
Tandis que je reste seul, à désirer.

Tes paupières closes, ton souffle léger,
Sont autant de preuves de son pouvoir sacré.
Il te garde captive, dans son royaume secret,
Où je ne peux te suivre, où je ne suis jamais.

Je maudis ces heures où tu lui appartiens,
Où ton esprit s'égare, où ton cœur ne retient
Que les chimères qu'il t'offre en cadeau,
Tandis que mon amour, lui, reste hagard.

Mais le Zénith enfin dissipe ses charmes,
Et que tes yeux s'ouvrent, libérés des larmes,
Je retrouve ton regard, ton sourire éclatant,
Et la jalousie s'efface, un instant.