Il y avait cette mer, et puis ce ciel si bleu,
Nous tournions, tournions en rond à même le sable,
Deux drogués pris dans une valse de leurs yeux,
Je percevais ce lien, il devenait palpable

Ma jupe de coton qui s'emportait trop haut,
Avec autant de facilité que la liesse,
Je me sentais si peu enchaînée, presque libre

Les grains de blé se mirent à coller à ma peau,
Mais j'étais obnubilée par la lune épaisse,
D'un sourire enfant, agrippant toutes mes fibres

Seul le sablier du temps s'égrainait sans nous,
Il pouvait continuer sa chute, nous volions,
Loin des pentes terrestres, des plaintifs violons,
Juste à la musique des vagues vermillon

Pourtant, à l'identique d'une piste favorite,
Les chants ont fané, et j'ai ramassé mes vanupieds,
La nappe nuageuse s'est profilée dans l'orbite,
Plus discret, Râ a plongé dans ce lagon vert-doré

Mes quelques breloques ont teinté sur mon passage,
Des filets d'eau mouillaient mes joues et mon corsage,
Enfin, dans mon dos, tonnait cet avant orage

Peut-être ces lignes poussiéreuses, là-bas,
S'érigeaient en témoins de mes vagabondages ?

Ou bien, ce soufre litigieux, là, dans mes bras,
Était souvenir d'une plage, d'un mirage ?

Avec fracas, l'océan s'est rebellé sur la roche,
Un lamento comme pour pleurer la perte d'un proche,
Puis, les sirènes ont entonné cet ultime reproche,

Revertere ô sol... quaeso...