Un mot c'est peu de chose,
Un mot c'est quelques lettres,
Qui permet si on l'ose,
Aux autres à nous connaître.

Qu'on l'est sur le bout de la langue,
Ou qu'il nous échappe parfois,
Le mot peut rendre exsangue,
Les grands traités de lois.

Un mot parmi tant d'autres,
Dans le flot langagier,
Un mot remplace un autre,
Pour faire naître les idées.

Mot choisi ou interdit,
Un mot pur ou avec fautes,
La langue de bois flotte,
Sur l'océan du non dit.

Perdu entre majuscule et point,
Le mot survit toujours,
Dans l'idée qu'il rejoint,
Il s'étend tour à tour.

Qu'il soit réservé à certains,
Ou sortie pour les grandes occasions,
Le mot prend à témoin,
Le mot crée l'exclusion.

Parfois, il vaut mieux ne pas le dire,
Le mot trahit nos sentiments,
A mot dire ou maudire,
Un mot n'est jamais innocent.

Le premier mot ou le dernier,
Qu'il soit écrit, parlé, mimé,
Le mot rassemble ou bien divise,
Qu'on le cri ou l'improvise.

S'il est sorti de son contexte,
Le mot pensé devient prétexte,
Transformé en mot d'ordre,
Il est facteur de désordre.

Tour à tour violence ou amour,
D'un poids léger ou bien lourd,
Le mot peut plaire ou nous blesser,
Qu'il soit aimable ou acéré.

Un mot à transmettre,
Sur le coin d'une page,
Qui nous lie en silence,
Et qu'on dit se promettre,

Mais quand il sort à tort,
Et que ce mot nous ment,
Il faut qu'on se souvienne :
"La parole est d'argent,
Et le silence est d'or".