J'menais une vie tranquille, loin des s"cousses inutiles
De ma pompe à malheur, ma fabrique à douleur
J'avais baissé l' rideau, fermé pour cause de trop
D'espoirs de rêves déçus et d' sentiments tordus

T'as croisé mon orbite avec ton satellite
Un genre de choc frontal, un truc vachement fatal
À vous mettre dans l' coma, vous laisser des traumas
Des séquelles permanentes, des choses un peu gênantes

Ne le prends pas pour toi mais j' t'aime un peu je crois
Ta musique de silences sonne comme une évidence
Rien qu'un demi soupir et je m'attends au pire
Soudain mon cœur exsangue se révolte, bat et tangue

Juste après le réveil, le lendemain d' la veille
Quand j'ai pu émerger t' étais à mes côtés
Deux animaux boiteux, c'était tendre et foireux
T' as léché mes blessures, j't' ai laissé des morsures
Puis on s'est caressé, dilué, mélangé
Nos formes nos couleurs, nos effluves, nos odeurs
Plutôt trouvé ça bon, j'ai frôlé l'abandon
Quelques accords mystiques, arts plastiques sans plastique

Surtout n' te vexe pas je dis pas ça pour toi
T' as pas dû le faire exprès mais t' as laissé germer
Peut-être par impudence ou par inadvertance
Un truc au goût étrange qui fait hurler mes anges

Ne le tiens pas pour sûr, je f'rai rien qui t'rassure
Mais j'ai envie de tenter d'essayer de t'aimer
Pt'être pour une heure ou deux, je sais pas si j' f'rai mieux
Ou pour l'éternité, t'inquiètes ça va passer.