Il naît et puis s'enfuit, ce devin tout puissant,
Qui agit sans agir et qui nous tue très vite,
Comme un poison cruel qui passe dans le sang.

Mais avant son exil sous la mort qui l'abrite,
Il a fait s'évanouir les amours et les fleurs,
Et à nos jolis corps a volé toute chaleur.

C'est lui, hélas, hélas ! Qui l'a faite partir
Avant ses dix-huit ans ! Mais où peut-elle aller ?
Dans l'antre des faux anges, dans l'antre des martyres !

C'est l'ennui ! Ah, le fourbe ! La voilà sans aimer !
Elle a le regard gris et marche tête basse,
Car elle s'ennuie, ma fille, qui était parfois lasse !..