Le brouillard s'épaissit
Quand la vie est légende
La rose noire est une amante
Les bonheurs imprécis
Qui entrent dans la lande
Verrouillent les âmes conscientes

Voyageurs sans retour
L'illusion est pareille
A l'ailleurs qui là nous aimante
Des forêts de détours
L'ombre des beaux sommeils
Entoure la mort qui s'enchante

Rêves au cœur d'autres mondes
Bât sa démence libre
Qui ne craindra pas la tourmente
La tragédie abonde
Dans le rééquilibre
Le conte a ses amours méchantes

Et les ongles repoussent
Aux mains des arbres-nuits
La lune vernit leurs sanglantes
Sèves à nourrir la mousse
Là sous la tête gît
Le vers à la langue pendante

Oh Prince des ténèbres
Sa cape et son lasso
Ont fouetté ma peau de mendiante
Sa voix me décérèbre
Et m'offre son radeau
Pour raviver mes eaux dormantes

Le regard étoilé
D'apparitions célestes
Vous m'offrez des mues fascinantes
Des plaisirs éveillés
Que plus rien n'admoneste
J'avance après vos pas, confiante

Des contrées se dessinent
Des braises sous les pieds
Et votre regard qui me plante
Je lèche les épines
M'agrippe à vos idées
L'émotion un peu chancelante

Le temps est dissolu
La montre à votre doigt
Suspend mon corps à son attente
L'ivresse est absolue
Je porte votre croix
La fable iconique est bouillante

Ensemble est un abîme
Parenthèse d'osmose
Aux jungles des peurs attrayantes
Votre emprise sublime
Et rougit cette rose
Rend ses lèvres plus chatoyantes

Mais le brouillard se fond
Et ma vie me revient
Ils eurent leur moment d'entente
Une fois se morfond
Il était assassin
Et puis s'en vont les soifs, filantes