Ta langue sur mon cou, la bouche qui le pince
Et tes bras serpentant les courbes de mon corps
Comme un amour donné qui se veut constricteur
Où s'élève la flûte du charmeur qui danse
Avec mon appétit aux fins fonds de la chambre,
Tes dents qui voudraient mordre la moindre colline
Qui point son arrondi dans les forêts que l'ombre
Cache un peu de sa main, nébuleuse glycine
Dont nos parfums de peaux composent la moiteur,

Tes doigts qui cherchent l'eau de mes brûlantes sources
Et qui s'enorgueillissent du flot qui les mêle
A mes désirs livrés comme une chaude averse
Dont les clapotements ont un son animal
Près de celui des souffles qui geignent d'envies
Où les ongles crispés se retiennent encore
D'accélérer le temps dans notre même vœu,
Un sursis excitant qui vient à manquer d'air
Quand des forces le poussent au bord des fureurs,

Ta chair qui entre en moi par la forme du muscle
Et bat comme un cœur sombre dont le sang affleure
Dans les nerfs de la rose en prise avec le musc
De ta sève pressée que déjà mes sens flairent
A en avoir le goût qui reluit sur mes lèvres
Aimantant nos organes de profonds baisers.
C'est en mots saccadés, suppliants qu'ils se livrent
Quand nos embrasses longues de cris sont coupées
Avant qu'entrent en rimes nos plaisirs rageurs

Tes yeux qui me sourient dans le calme serein
Interrogeant un peu la minute et les miens,
Mon apaisement peut pour un temps s'y noyer
Même s'il est plus beau dans l'espace enserré
Qui d'un geste m'invite à poser sur l'épaule
Le visage mouillé que tes phalanges frôlent
A couvrir de frissons dorés tout l'épiderme.
Au moment où l'écrit sur lui-même se ferme
Je sens se gonfler d'encre encore ton humeur…