Une goutte de temps est tombée près du vers
Aquarellant les mots d'un sursis randonneur
Le point ne fut pas mis à la lettre dernière
Car l'encre à toujours soif de sa propre teneur
La comtoise au matin est salement rapide
Qui consumée de tics attaque à coups de laps
Le silence étouffé que ses claques lapident
Sa voix neuro-transmise étrique les synapses
L'écrivant qui n'est que le pendulier de l'âme
Se perds dans ces épreuves trop mathématiques
Le manque est au boulier qui étrangle sa trame
Un miroir qui lui dit de tristes sémantiques
Près du vers aluné se pressent d'autres gouttes
Ce petit-à-petit qui suit sa destinée
La conscience en maudit l'incurable autoroute
Qui ne dévie jamais de son austérité
Alors un cerisier fleuri comme un Japon
Un amour idéal, un coucher de soleil
Le goût acidulé de pulpeuses groseilles
Font oublier un peu ce que l'heure à de plombs
Et les larmes tuées dans l'intense agrément
Le cœur au bout d'écrits qui parlent et fredonnent
L'œil fixé à la ligne sans achèvement
Il peut décompresser la goutte monotone
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 20/08/2022
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"La goutte monotone" se pose comme un point d'orgue, et l'usage du singulier appliqué à un substantif qu'on attendrait au pluriel à la lecture de l'adjectif qui l'enrichit, donne au propos une portée admirable. Vous saisissez la fragilité du temps avec un talent et une justesse que je salue. |
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Ombrefeuille |
Il y avait chez Vigny du philosophe qui est poète. Chez vous il y a ici un peu de cet esprit, mais si musical aussi que les lignes de lectures enchevêtrent leurs poursuites quand je lis et que tout le concert a lieu dans moi, en corps et en esprit. Le temps sa tristesse étale en gouttes dégoûtant de vivre une minute supplémentaire, quelquefois si l'on s'abandonne, mais, alors, s'arrêter à lire est reprendre le chemin où vont se rejoindre foules les poètes qui ont inscrit le temps ennemi fondamental, et survient le "cerisier", le couchant abrasif, l'amour passionnel qui console et fait accepter que l'heure nous tourne vers le prochain coucher plus proche à l'occident de notre mort. Les poèmes à propos du temps, de la mesure, sont parmi mes favoris en soulignant de plus les valeurs que l'Art promeut : la continuité figée d'un instant idéal sculptant l'heure et le lieu en mémoire admirative. Bravo, un favori ! |
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jacou |
Ce poème est un chef d’œuvre d’images et de métaphores, quel talent ! | |
sweet revenge |
Bonsoir Edelphe ! UN Favori ! J'apprécie ce Goutte à Goutte, ça chemine dans ces Vers avec Majestuosité .. J'aime cette Encre que ta Plume distille à notre Oreille .. le Chant est mélodieux .. en peinture j'essaie d'en deviner la Beauté Poétique !! BRAVO !!!!!! A :) LyS .. |
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Lys-Clea |
bonjour Edelphe ces mots déclinés "avec une précision" rare bâtissent leur "univers" qui semble vouloir "se détacher de la rigueur scripturale"... soudain une errance feutrée comme un échappatoire invisible...rassemble le poéme avec justesse "infinie"! en favori ...bonne journée ! prenez soin de vous ! amitiés chaleureuses :) |
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romantique |
Superbe, riche et original. Bravo ! | |
virgile |
Très belle plume, Edelphe. Ah le temps, qu’il est long quand on attend Voilà qu’il file dans les moments haletants Injustice perpétuelle ou perception biaisée Profitons, goûtons aux «Â groseilles acidulées » |
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Oracle |
Un grand merci | |
Edelphe |
J'adore les strophes : alors un cerisier fleurit comme un japon... @mitiés poétiques ! Roger |
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rogertibart |
Merci Roger | |
Edelphe |
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