Comme un cadavre exquis dont les vautours ripaillent
Ancré en terre d'ombre avec pour seuls balcons
Des mots jetés sur l'œuvre d'argile et de paille,
En faire de grands feux intérieurs et féconds.
Des tapisseries peintes aux fibres de l'ennui
Dont l'éloquence enduit de raison le propos
Et de chaleur le temps même si froids les maux
Se lisent entre les lignes courbes de la vie.
Comme un goût de tonnerre qui de l'âme aux doigts
Insuffle l'énergie de coudre le bon ordre,
Dans un moment de grâce à l'orée d'une foi ;
Intrépide et fugace don à se distordre.
Un mort sur le papier, son apparence close
Ouvre l'écrin d'émois qui l'aura modelé
Puisque seules ses lettres bleuies sont figées
Quand l'esprit qui le touche des yeux s'agrandiose.
Comme un morceau du monde détaché du reste
Et traçant l'univers dans ses mobilités,
Un singulier cosmos qui devient manifeste
A tendre de ses mains l'amour des mots liés
De dentelles vincibles. Sur des corps faits de failles,
La beauté suspendue aux lèvres des fantômes
Dans la mémoire hantée par de puissants détails
Où chacun peut en être le propre binôme.
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 27/04/2022
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"Comme un cadavre exquis dont les vautours ripaillent" "La beauté suspendue aux lèvres des fantômes" Ces vers sont des sommets, des perles ... au sein d'un poème qui touche tout ensemble l'universel de l'expression poétique et la solitude du poète. Magistral ! |
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Ombrefeuille |
Merci beaucoup Ombrefeuille | |
Edelphe |
La poétesse m'apprend ce qui peut être vaincu : la crainte de ne pas créer ce qui agrandit et magnifie la création naturelle où le poète a lois de louer ou au moins de dire les choses qu'il aime ou qui sont et seront apprécié qui sait d'avoir été lues et illustrées. Votre poème regorge d'images et d'audaces, il me faudra plusieurs fois le relire pour en déplier les sens, et quelles concertations des vers !!!... Je dois le mettre en favori comme le précédent, il m'impressionne et j'adore être ainsi émerveillé hors la zone du confort ronron où ma poésie pourrait dormir s'il n'était de lire et de méditer en pleine conscience de tels poèmes... Bravo Edelphe ! |
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jacou |
Un hermétisme aux métaphores hallucinatoires si proches de toasts funèbres de Mallarmé! | |
Banniange |
Un magnifique poème, riche et saisissant. J'ai aimé la dernière strophe, mais toutes sont puissantes. Bravo ! |
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virgile |
Merci Jacou, je n'ai jamais rien lu de "ronron" dans votre poésie Merci Banniange, je viens, grâce à vous de découvrir le poème de Mallarmé sque vous avez cité, la première strophe est magistrale, une claque matinale pour moi ! Merci Merci Virgile de me partager votre ressenti et merci pour ce "bravo" |
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Edelphe |
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