Les vies sont parallèles
Les doutes enneigés
Au froid lèchent les pentes raides
Des vautours qui attendent
Au ciel des jours lassés
Sortent leurs griffes inquiétantes
Des rideaux-sentinelles
Et le conte est posé
C'est au gel que les larmes cèdent
L'effroi vire à l'offrande
Si tout peut s'arrêter
L'amour a ses peurs émouvantes
D'en bas le cœur appelle
Hurlent les condamnés
Sous des marteaux les âmes plaident
Des corps couvrent la lande
Qui morts et qui blessés
Font un tapis de peaux sanglantes
Les yeux sur la prunelle
Des décors ravagés
L'air siffle ses brumes tièdes
Et les espoirs quémandent
Un feu d'humanité
Dans la nuit d'ombres violentes
Les anges se querellent
Dans le buste oppressé
L'épinéphrine dépossède
Aux liens qui se tendent
Aux cordons dénoués
La solitude est éprouvante
Ma main cherche ton aile
Mes genoux sont pliés
Puisque l'humeur est quadrupède
De tes retours dépendent
Mes jours qui sont comptés
Comme des boules de tourmente
Les fracas solennels
Les voies qui sont brisées
T'éloignent du vœu qui m'obsède
Tes maux toujours me hantent
Aux souvenirs aimés
J'écris les miens qui s'épandent
Devant l'aube nouvelle
Les os partent en fumée
La fragilité rien ne l'aide
De verre est notre tente
D'un verglas fissuré
Et les certitudes se fendent
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 25/02/2022
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J'en ai le souffle coupé ... et des larmes aux yeux de toutes ces images terriblement angoissantes comme : Et les espoirs quémandent Un feu d’humanité ou encore : la fragilité rien ne l’aide De verre est notre tente Mille bravo Edelphe de porter dans la force émouvante notre tristesse et notre fragilité atteinte dans son coeur d'humain ! |
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Yuba |
La souffrance de l’âme est exprimée d’une façon subtile en des termes recherchés et pertinents. J’aime beaucoup la contruction de votre poème, où chaque strophe reprend les même sons finaux de l’une à l’autre, ce qui signe une grande maîtrise poétique. Merci pour ce partage prenant. |
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Matriochka |
Bonsoir, Et Souffle coupé comme le dit Yuba .. Et Grande Maîtrise Poétique comme le souligne Matriochka .. Tant la Plume d'Edelphe étonne avec ravissement à chacun de ses " postés " .. Chapeau Bas !! LyS .. |
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Lys-Clea |
bonjour Edelphe des mots fascinants qui font mal! un "décor" sinistre...et des ombres fantômatiques! qui font trembler...ta plume inspirée restitue la violence glaciale de ce monde qui nous fait souffrir! en favori! bonne journée !prends bien soin de toi ! amitiés chaleureuses :) |
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romantique |
Magnifique ! Un poème fantastique, riche en métaphores. J'adore ! |
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virgile |
J'ai vu ces images du JT avant hier qui ne me quittent pas : cet homme lambda dans la rue, dans sa vie de passant, peut-être sortait il faire des courses, rentrait-il du travail... Toujours est-il qu'on le voit se faire arrêter, "enrôler" pour une guerre qu'il n'a sans doute pas choisie. Son visage exprimait l'effondrement, sous ses pieds contraints de suivre les soldats armés qui le réquisitionnaient comme s'il s'eut agi d'un véhicule. J'ai pensé à sa supposée femme, enrôlée avec lui par la force des choses... Je ne tenais pas à écrire au sujet de ce qui se passe en ce moment, mais c'est sorti tout seul. Ca ne m'a pas libérée de ces images qui me collent à l'esprit mais au moins j'ai partagé avec vous... Merci beaucoup pour vos retours |
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Edelphe |
Votre poème traduit une déchirure en des mots forts, tels que : "Les anges se querellent", "Ma main cherche ton aile", "Les os partent en fumée", "Les certitudes se fendent" ... Grâce à votre réponse aux comms déjà reçus, j'ai pu ressentir la violence du moment saisi par la caméra, où ce gars lambda n'a pas même eu le temps de se préparer au tragique qui l'attend. Vous avez raison, il est des images qui nous frappent au sens le plus fort du terme. Parvenir à les décliner en poésie est en soi une victoire, au moins sur l'absurde et l'inexplicable. |
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Ombrefeuille |
Merci Ombrefeuille | |
Edelphe |
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