C'est l'aube qui m'attends que j'entends bruisser
Depuis l'avenir lent qui peine à accourir
Et la jungle du temps singe des souvenirs
Qui sont des espérances du fond du passé

Des pendules hypnotisent les rais des hier
Quand les nuits qui m'allongent entrent par les solstices
Aux parois de mon âme aimante et solitaire
Mais les soleils d'antan ne brûlent qu'aux abysses

Et l'énième main du matin qui se tend
Est en terre de paume et levée de prémisses
Comme un jeune puceau qui croit avoir cent ans
Le corps courbe et le nom bandé devant le vice

Si le temps est joueur des antres aux envolées
Des peurs troglodytiques aux sommets des montagnes
Le vertige innocent dont la lutte est le bagne
Il est en mouvement dans la curiosité

Que ne me quitte pas sa jouvence propice
A mordre dans sa chair aux aiguilles tournantes
Du sable qui s'écoule à l'aube incontinente
Dresser des rêves durs en châteaux d'édifices

Des portes dans l'armure des murs des soupirs
Pour inviter cet autre et baigner de lumière
Au plancher du futur l'ode des vies premières
Prendre de l'ouverture, à bras le corps agir

Pour un rayon de miel sur le froid des fenêtres
Quitter le douillet lit des conforts qui meurtrissent
Et balader son corps main dans la main de l'être
Qui d'un geste d'amour fait que les jours grandissent