Nous avons convenu d'un grand vide
D'une mort en nos entrailles, bénie
Mais également de nos visages livides
De les détailler face à face, à midi
Alors je l'attends, Monsieur l'écrivain
Autour d'un cappuccino nullement touché
Et ces gens qui m'entourent semblent vains
Des figurants qu'on aurait vite rassemblés
Vie qui palpite affreusement belle
Sa lumière aveugle mes yeux photosensibles
Je me repasse des phrases de Lui, irréelles
Car un livre n'est pas un miroir mais une île
Il entre les cheveux en bataille, un peu rouge
D'avoir couru peut-être après le dernier bus ?
Et à l'intérieur de moi absolument rien ne bouge
J'ai tout rangé : mes pensées, mes névroses ++
"- Alors vous êtes en passe de publier ?
- Non je gère uniquement dans un monde onirique.
- Vous parlez comme un livre en général ?
- J'évite de parler, pour être honnête... "
Voilà, toutes les émotions étaient bloquées
Et je ne voyais pas l'écrivain mais l'image
De nos têtes de squelettes bientôt confinées
Au pays de ceux qui ne reviennent pas du voyage
Il a sorti un cahier pour le griffonner
De taches et de pattes de mouche, même des ailes
Je me suis sentie comme un huissier
Intrusif et prêt à lui demander querelle
Car toute cette situation grotesque
Personne ne la sentait à part moi
Et je voulais envoyer valser la tasse
Secouer les chaises de leurs corps gras
C'est ainsi que j'ai rencontré l'écrivain
Qui ne m'a pas dit ce qu'il abhorrait, Lui
Je suis partie avec son stylo à la main
En souvenir de cette atroce après-midi
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Écrit par Eau-celia
"Fais ton best of du mieux que tout" Paradis
Catégorie : Divers
Publié le 03/02/2025
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