Il est placé dans une forêt
Où la bruine ne s'arrête jamais
Et les loups leur sont familiers
À l'ancienne troupe des années dorées
Il y a une Petite qui observe tout
Et goûte les pages jaunies par bouts
Elle parle au vent qui souffle, doux
Et à la violence tapie dans le houx
Il y a Pipo aux yeux clairs et cernés
Qui récupère les mégots et les fleurs fanées
Magicien ou clown ou un peu des deux lié
Pipo ne pipe mots sur le soleil du passé
Belle, la mère, est comme une absence
Ou un effeuillement dans le silence
Pâle et fine elle ressemble à une errance
De la lune qui ne trouve aube à naissance
Puis les mains agiles de Colodi donnent vie
Au bois qui s'agite et presque cligne, sourit
Ventriloque ou plutôt son tour de magie
Conte des histoires à la Petite, toute ouîe
Et le Père, l'ogre de ces contes défaits
Affole les renards, dégaine sur le gibier
Il semble qu'une seule âme puisse l'apaiser
Sa fille acceptant de son sensible, bon et mauvais
C'est un cirque où les spectateurs sont les bêtes
De la forêt qui crépite sous les averses
Et si d'aucuns ont peur de ces gens de poussière
Les légendes autour d'eux conservent leur mystère
***
Inspiré par le superbe roman "La langue des bêtes" de Stéphane Servant
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