Je crois qu'en tous les hommes qu'un jour j'ai pu croiser
Se cache une étincelle ne sachant pas briller
Toujours comme il faudrait mais pourtant bien présente,
Une part de Divin devenant obsédante

A mesure que le temps passe et met en nos vies
Des souffrances amères, la laideur de l'envie
Ou bien la joie d'un rire et la beauté d'aimer
L'enfant de nos entrailles qu'on a fait exister.

Je crois que Dieu est mort et que j'ai du le tuer
En assumant ce jour ma propre déité
Me dévoilant Humain au milieu des humains
Ne voulant embraser ce possible demain

Où il ne serait plus question de se cacher
La tête dans le sable mais plutôt d'assumer
Sur la terre de Gaïa l'éclairée dominance
Dont nous ne savons pas encore danser la danse.

Je crois que je ne sais plus vraiment comment faire
Pour lutter contre ceux aux pensées délétères
Cherchant à retenir l'Homme au fond d'un fossé
Où je le vois gibier attendant la curée

Presque placidement, vautré dans un confort
Dissimulant la cage, dans un vernis fait d'or,
Où il est enfermé et n'a en vérité
Plus le droit de vouloir de l'ombre s'élever.

Je crois que quelques mots ne pourront rien changer
Au fond de ce problème qu'on a trop exposé
A des yeux aveuglés nourrit par le désir
De pouvoir oublier qu'il faudrait en finir

Avec leur égoïsme pour pouvoir évoluer
Et devenir enfin la grande Humanité
Que se tuent à chanter face à eux les poètes
Finissant oubliés quand ils gardent leurs têtes.

Mais je crois que je dois continuer à aller
Chercher au fond des mots un moyen de forcer
Enfin le genre humain à assumer ses peurs
Et puis à les combattre, et vaincre la terreur

L'empêchant d'avancer sur l'austère sentier
Menant vers la grandeur pour cette humanité
Que je viens vous chanter par le biais de ces vers
Me semblant hypocrites connaissant mes travers.

Car je crois être au fond l'un des fols héritiers.
De tous les Baudelaire et de tous les Musset
Se sachant imparfaits mais osant de leurs plumes
Souvent tissées du gris naissant de l'amertume

Un instant l'oublier et se faire Déités
Posant sur les humains un regard étranger
Pour juger de leurs actes au nom de ce demain
Qui se reconnaitra au fond de nos refrains.