En ouvrant les persiennes
Je m'attends à un passant
Qui promènera une lanterne
Ou une guitare aux cordes abîmées
Ou bien un rayon de lumière
Que la pluie laisserait venir
Caresser un peu le jour

Comme souvent oui
Les gens parlent sans penser
La poésie se retrouve sous une semelle
Ou jetée comme un déchet encombrant
Dans la plus vulgaire poubelle

J'attends la grâce, un ciel zébré
De coucher de soleil splendide
J'attends de lire un cœur
Plein de tendresse et d'humanité
Qui ne cherche pas à impressionner
Quoi que ce soit
Puisque nous sommes une petite poussière
Et une aura toute ombre et lumière

J'attends qu'on me parle en souriant
De la mort, et que l'amour soit
Comme une route sinueuse
Qui amène à un sommet d'éternité

Comme souvent je m'enflamme
À la simple idée qu'une âme
Soit douce et bienveillante
Qu'un regard comprenne
Et sans orgueil
Pose un châle
Sur mes épaules

Comme souvent je vais dormir
La tête débordante d'espoir
Et de parfums de paradis
Puis j'attendrai à nouveau l'aurore
Pour ouvrir les persiennes
Et voir si le passant arrive
Et le rayon de soleil
Et tout recommencera...