Mon stylo prend la poussière
lui qui d'ordinaire
noircit de blanches pages
toujours plus fières.

Fières de leur beauté,
de leur originalité ;
depuis le poème originel :
oui depuis le tout premier.

Aidez-moi donc à faire le ménage
pour chasser ce mauvais présage
et changer la poussière en or.

Pour que jaillissent à flots
des vers tout pleins de jolis mots
promesses d'un somptueux décor.

Tout premier poème écrit en classe de sixième
et qui me valut de remporter le concours organisé
par ma chère professeure de français de l'époque.
Remporté devant la fille de son collègue
professeur de mathématiques.

Il faut que mon stylo chagriné saigne
des rimes prudes telle demoiselle.
Les larmes doivent en ruisseler,
torrent d'émotions à savourer.

Ressaisis-toi Stylo et conte
histoires, contes et épopées ;
voyages immortalisés sur estampes
pour atteindre non les sommets mais ton apogée.

Érige des barricades
contre la médiocrité.
Accumule lignes en cascades
en toute sérénité.

Telle la ferrade
du frêle anouble
tu marqueras au fer rouge
la Poésie pour des décades.