La grue se penche sur le port endormi,
son cou de métal tendu vers l'infini.
Elle soulève le monde, un poids de silence,
dans la brume du matin elle évolue et danse.
Majestueuse et lente, elle règne là-haut,
griffant le ciel gris d'un mouvement si beau ;
ses bras s'étirent comme des ailes perdues :
oiseau de fer figé dans une quête inconnue.
Elle porte un imaginaire dans ses crochets rouillés,
des cargaisons de lointains qu'on n'a jamais vus,
et même si son cri reste à jamais muet,
la grue dessine au ciel des souvenirs nus.
Elle se dresse, silhouette élancée,
sous le ciel d'acier, vaste immensité,
et s'évertue, mécanique, au rythme du chantier,
à hisser des rêves vers l'éternité.
Sous elle la ville bruisse, fourmille, s'agite,
mais elle - solitaire - veille, immobile,
gardienne d'horizons qu'un rien ébruite,
bien que démontée elle reste indélébile.
Écrit par Chrysantheme
Débusquer la Poésie où qu'elle se trouve,
en un paysage, au détour d'une venelle, sur un beau visage peint aquarelle. Catégorie : Pensée
Publié le 22/10/2024
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