MON PETIT FLOCON

Je l'ai croisé au crépuscule,
Un soir d'hiver, me promenant,
Il me parut si minuscule
Que je crus voir un revenant.

Ayant perdu sa particule
Il était gueux ou bien manant,
Sans foi ni loi ni matricule
Mais avec l'air très avenant.

C'est une blanche lenticule
Qui descendait tout en planant
Comme un céleste véhicule,
Il me paraissait fascinant.

Il rejoignait la pellicule
De neige couvrant le ponant,
Je trouvais ça fort ridicule
Et pour tout dire, inconvenant.

Je le lui dis en majuscule,
Il rétorquât en opinant,
Et subitement il bascule,
Ce que je trouvais étonnant.

Il s'est cassé la clavicule
C'est un accident consternant
Qui très souvent désarticule
Et vous transforme en ruminant.

Le flocon se démantibule
Et puis il fond en ricanant
Sur la neige qu'il inocule
D'un blanc-gris bien peu dominant

Pour lui ce fut son crépuscule,
Petit flocon était stagnant
Sur un bien triste monticule
Je trouvais ça émotionnant.

Capricorne, le 08/09/24.