GASTEROPODE

Une voix à peine audible, dans un ciel que l'on croit clément,
Profère des mots terribles, des mots qui sont ceux d'un dément.
Et les effluves tardifs d'une douce nature en fleur
Revêtent leurs airs craintifs, laissant couler leurs pleurs.
L'horizon qui se défile,
Epouse des formes à l'unisson,
Pour la bergère qui file,
A la quenouille et au rouet,
Avec aux lèvres sa chanson.
Elle ne connaît point le regret,
Sous les rayons qui s'effilochent
Et s'accrochent au toit des maisons ;
En ignorant tous les reproches
Qui pourraient lui donner raison.
Les angles s'emplissent d'ombre et la lampe troue le plafond,
C'est l'heure où le soleil sombre dans le néant noir et profond.
Le jour s'écrase et disparait, la peur remonte dans les âmes.
Voila le diable qui apparait, ce seigneur des grandes flammes,
A l'ombre de la nuit,
Il attise tous nos ennuis.
Prenez garde à ce cerbère, c'est un être fort malicieux,
Qui pour nous, reste un mystère, dont nous protègent les cieux.
Si un remords vous tracasse, inutile de le nier,
Avec des mots qui fracassent, la plume et l'encrier.
Les murs seuls, font la grimace ;
Surtout lorsqu'ils n'ont pas d'œil.
N'oubliez point la limace,
Qui fait de sa maison le deuil.
Car tous les gastéropodes
Vous le savez, parlent l'argot
Lorsqu'ils récitent leurs odes
Dans le monde des escargots.

Capricorne, le 31/05/24.