Tous les cadrans restent dans l'ombre,
Et les rouages sont bloqués.
Le sablier rempli sa tombe,
Les aiguilles se sont brisées.
Mais mon âme qui reste neuve
Refuse les concessions.
Protégeant orphelin et veuve,
Lésés par la concussion.
J'ai découvert les meilleurs mondes,
Sur les chemins hérissés
D'embuches les plus immondes,
Que les mains équarrissaient.
Et toujours dans la lumière,
Je pourfendais le mauvais sort
Des reflets de ma rapière,
En me sortant de ses ornières,
Pour couronner tout mon effort.
Puis j'ai soigné tous les lépreux,
Qui mouraient dans leurs poussières,
Car mon âme est celle d'un preux
En me sauvant de mes misères.
Le temps a bien repris son vol,
Tous les cadrans restent dans l'ombre
Comme un fuyard devant le dol
En me laissant comme un décombres.

Capricorne, le 05/12/23.