Ma rose n'a que quatre épines
C'est peu pour se défendre
Elle est belle et a la taille si fine
Que le monde risque de la fendre

C'est pourquoi je la nourris patiemment
Des rayons de mon amour
Et je m'y pique si souvent
Qu'elle boit mes larmes, rosée du jour

Un instant pourtant j'ai vue un champ de roses idylliques
Si vaste et si rouge que le doute m'a marqué au fer :
Je me croyais riche d'une fleur unique
Et je ne possédais qu'une fleur ordinaire

Elle serait vexée si elle voyait ça
Elle tousserait fort et ferait semblant de mourir
Et je serais obligé de faire semblant de la soigner moi
Car sinon elle se laisserait vraiment dépérir

Le soir seulement, un renard me vint
Il me fit d'un ton canin un exposé épique
« Apprivoiser c'est créer des liens
C'est rendre l'autre unique

Tu es aveugle avec ta tête et tes proses
Car on ne voit bien qu'avec le cœur
C'est le temps que tu as passé avec ta rose
Qui la rend si importante et si rouge de couleur »

Je m'en retournais avec la sagesse canine
Et un cœur nouveau, serein et frais
Vers ma rose aux quatre épines
Pour lui dire que je l'aimais