Narcose,
D'un lourd sommeil, je m'éveille, reste en éveil
Où suis-je ? Soudain, j'ouvre les yeux, merveilles
Et splendeurs, je suis sous l'eau, je ne comprends pas
J'ai peur de me noyer, de servir d'appât.
Pourtant rien, je ne suis plus humain, mais poisson
Je marche, je cours, sans respirer, tout au fond
De l'océan. J'entends ce silence abyssal
Je nage dans cet univers, c'est colossal !
Atteint de folie, narcose des profondeurs
Mon esprit se perd, divague, en baroudeur
Des mers, je me sens comme un dieu grec antique
Et je ressens en moi, une joie béatique.
Vapeurs,
Faut-il s'égarer dans les brumes de l'alcool
Dans les vertiges éthérés d'un rhum agricole
Pour connaître le doux chant, de la poésie
L'âme de Bacchus, dans mes veines d'amnésie !
Faut-il cette ivresse, ce plaisir imbibé
Des senteurs d'eau-de-vie, des boissons prohibées
Pour écrire des mots, titubant dans les vers
D'un verre de rimes et d'aimer leurs travers.
Je suis soûl, ivre, je divague, navigue
Sur un océan d'effluves, sur des vagues
Assombries de vapeurs, de parfums anisés
L'esprit se perdant dans les limbes alcoolisés !
Ivre,
Je suis ivre, soûl, la farandole de l'alcool
Danse, s'amuse et rit, je me sens aviné
Je délire et divague, j'ai quitté le sol
Je plane dans les airs, oiseau en liberté.
Vous pensez, eau-de-vie, non, grisé par la vie
J'avale, respire, à m'en crever les poumons
C'est mon élixir, besoin inassouvi
Ma drogue, qui sert à combattre mes démons.
La nature est si belle, à la clarté du jour
Chaque matin m'apporte, me donne l'espoir
Heureux, de recevoir d'un ami, le bonjour
Et de rentrer chez moi, à la tombée du soir.
Opiacé,
Lancinant souvenir qui s'accroche au passé
Un voile trouble de fumée opiacée
Embrume par de belles volutes mon esprit
Qui se perd, errant sur les chemins de l'oubli.
Et là, émergeant du néant, je vois son corps
J'entends sa voix. Elle marche, son pas est sonore
Il résonne doucement, me berce de joie
Besoin de ce délire fou à chaque fois.
Ethéromane de l'amour, j'ai pour secours
Les vapeurs nocives du poison, j'en savoure
La nuit, les bienfaits. Hors du temps, un instant
J'omets qui je suis, dans cet espace envoûtant !
Écrit par CRO-MAGNON
Être doué en quelque chose, le talent se travaille mais le génie n'a aucune règle apprise et impose son style.
Catégorie : Amitié
Publié le 24/09/2017
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Voilà une déclinaison d'états seconds qui secouent dans des pâmoisons lorsque nous nous y adonnons. Rarement, il va sans dire, pour le rite de Bacchus... Mais l'ivresse est partout, elle est à la source de toute poésie, rien qu'un instant ! Merci Cro pour ce bouquet automnal de tes poèmes bachiques. |
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jacou |
Drôles d'états, en effet... Ne serais-tu pas devenu un zombie à consommer l'amour ou je ne sais quelle autre mystérieuse substance produisant endorphines ? :) | |
grêle |
merci olivier | |
marinette |
Beau poème. Sais tu quel est symbolisme de l'eau? Et surtout de ce «noyer dans l'eau et se sentir bien» ? | |
Merci |
merci à vous tous pour vos commentaires | |
CRO-MAGNON |
Mon sentiment est que l'important est de se sentir bien mais revenir à l'état dit "normal" est une autre histoire et ne se fait pas sans séquelles quand l'aventure est trop souvent pratiquée. J'aime bien ces poésies très réalistes. | |
TANGO |
MERCI si tu penses comme moi pour le symbolisme de l'eau, c'est la purification ! | |
CRO-MAGNON |
Merci Tango | |
CRO-MAGNON |
Une eau pure, une légère brume, un p'tit vent de frénésie. Je suis ivre de ta poésie, Cro ! Beaux poèmes. Bravo, hic ! hic ! lol. | |
suane |
Merci suane | |
CRO-MAGNON |
J'ai testé la narcose et les vapeurs, je suis maintenant ivre, après je goûterai les opiacés ! Lol. | |
jacou |
Cro-Magnon : Parfait ! | |
Merci |
Ces états seconds ne sont pas l'apanage des alcools et autres drogues, je peux avoir les même en écoutant de la musique baroque ou du Magma. Votre suite de poème est en tout cas superbe et magnifiquement bien écrite. | |
eliosir |
Merci ELIO ! | |
CRO-MAGNON |
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