La planète dort bercé par un grand silence.
Les neiges adamantines
Épousent le velours noir de la nuit boréale.
Ces noces magiques déploient dans les nues
De Féeriques draperies aux couleurs irréelles.

Dans les broderies d'or, de rose, de moire,
Étincellent les soleils des mondes inconnus.
Dans un soupir de plaisir contenu,
L'aurore ouvre la fenêtre, la terre paraît
Sans aucune hâte, toute majesté.

L'oiseau chante une symphonie
Ses compagnons reprennent en catimini.
La lumière céleste colore les ombres cristallines.
L'herbe étincelle de gouttelettes argentées,
Délicate sueur d'une terre assoiffée
Offerte à de nouvelles épousailles.

Le vent libéré taquine clochettes, calices colorés.
Les feuillages s'agitent d'impatience fébrile,
La menthe et la lavande libèrent leur essence,
Parfums suaves, où les cigales s'affolent, tremblantes.
Les saules bruissent leur mélodie soyeuse.

Au couchant, l'éternel recommencement
D'un crépuscule orangé prend place
Sur un horizon enflammé d'un soleil déclinant,
Beauté irréelle, annonciatrice de sérénité et de paix.
Confuse, je m'incline face à tant de somptuosités.

CRIS