Les souvenirs rangés.

Il avait décidé de construire deux boîtes,
Pour ranger souvenirs, ceux tristes et ceux qui flattent,
Une scie, un marteau, quelques clous et du temps,
Il construit à l'instinct, sans image et sans plan,

Mais pourquoi faire deux boîtes, au lieu d'une plus grande,
Il avait son idée, avant qu'on lui demande,
Relire à volonté, les souvenirs radieux,
Et ranger pour toujours les autres moins gracieux ;

Il était bien malin le menuisier mystère,
Car la boîte à chagrins n'aurait pas de charnière !
Pas moyen de l'ouvrir, une fente devant,
Les papiers prisonniers, y étaient pour longtemps.

Pas fait pour oublier les souvenirs bien gris,
Juste pour les ranger, un hangar à soucis,
Pour les autres plus noirs, les vilains les pas beaux,
Pas besoin de tiroir, la boîte est plus costaud.

Pour les pensées joyeuses, celles qui nous faisaient rire,
Tout était différent, il suffisait d'un signe,
Un petit coup de doigt, et la boîte s'ouvrait,
Nous offrant tas de joies et plaisirs par milliers,

Tous les morceaux d'amour, les moments de gaîté,
Ceux qui t'avaient permis de retrouver la paix,
Et de vivre entouré, de ces enfants joyeux,
Le plus beau des cadeaux, des diamants dans leurs yeux.

Les années ont passées, bien des jours, bien des nuits,
Le temps fait qu'on oublie, les cheveux gris aussi,
Elle est bien merveilleuse ma boîte à souvenir,
De temps en temps le soir, tu peux m'entendre rire,

Je revois les petits qui sont devenus grands,
Leurs premiers pas tu sais, au garage, y a longtemps,
Je revis les instants les plus beaux de ma vie,
A ce bon menuisier, je dis un grand merci,

Il y a bien longtemps, je n'en suis pas déçu,
Que la boîte à misères, je ne la trouve plus,
Si tu la trouves un jour, quand je serais parti,
Surtout ne l'ouvres pas gardes ton paradis.

Cino 29.09.11