Petit frère

Depuis ta perte à mes 12 ans je suis un cadavre
Je pouvais rien prévoir mais je me sens coupable
Plus de goût à rien, je deviens peu à peu un corps sans âme
De t'oublier, passer à autre chose, j'en suis incapable

Sociable et introverti, je fais mine de m'en sortir,
Faut pas que je montre mes faiblesses donc je lâche des sourires,
Tu m'as lâché, dans la cour des grands tu m'y as jeté,
Je t'ai perdu petit frère, mes souvenirs me font pleurer

Je te voyais déjà à l'école, déjà dans les bras d'une fille,
Au final que des idées folles et dans la nuit des cauchemars qui défilent,
En tête, je n'ai plus tes rires mais cette putain d'image,
Une grande salle, ton corps froid et de la glace sur ton visage.

C'est toujours à la fin de l'histoire que tu te rends compte qu'elle est bien
Et qu'à la fin de ta vie que j'ai compris que la mienne serait une vie de chien
Mon coeur est une bougie et que mes larmes ont fait éteindre,
Ma feuille un réquisitoire, j'y passe mes nuits à me plaindre.

Les rimes fusent, à ma feuille elles permettent de partager ma peine,
Quelques mots choquent, mais au final les écrits s'enchaînent,
Mon stylo écrit ce que depuis tout ce temps j'aurai voulu te crier,
Mes écrits sont ceux d'un homme que les psychologues ont essayé d'analyser

B.