A faire suer comme un bœuf ma charpente décérébrée,
Je grignote goulument mon potentiel vital,
Mais que faire d'autre dans cette vie, dans cette chance sabrée,
Que faire d'autre en cet état, que tuer son corps animal ?
J'eus voulu être féroce comme ces hommes incultes et sales
Qui m'entourent chaque jour dans une galère usinière,
Dont la monotonie accorde le geste banal
Sous les yeux aveugles de géants d'acier au port fier...
Mais la nature intrigante m'offrit une malédiction
Celle de naitre paisible et plutôt agréable,
Ravalant sans rien dire toutes mes convictions,
Face aux quelques reproches d'un petit tyran affable
Dans une lourde cacophonie de bruits mécaniques,
Folle symphonie jouée par un orchestre dément,
Je dépéri dans une atmosphère chaotique
Conduite par les machines et leurs propos véhéments
Rafraichi par un ventilateur au moteur moribond,
Mon corps brûlant sous sa couche de crasse
Exprime à sa manière son désaccord furibond
Supplication d'agonie de reins malmenés qui se cassent...
Déshumanisé par l'indécente machination,
Le cerveau endormi par le geste répété,
Mon identité n'est que la prolongation,
Un membre de la mère machine, un zombie hébété
Et tandis que les monstres d'acier mettent bas leurs enfants
Je me sens condamné à ces bêtes d'ire,
Priant le seigneur Dieu d'accélérer le temps
De crainte que mon rachitisme spirituel n'empire...
Écrit par Blackdeathkiss
Ira furor brevis est....
Catégorie : Divers
Publié le 17/11/2009
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Trés spirituel la vie en usine superbement d'écrite dans son côté tueur. | |
eric |
Gé nial! surtout les deux derniers quatrains génial c'est le mot! | |
flipote |
Superbe! L'homme au service de la machine... J'adore ce style de texte! Hysard |
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hysard |
Merci a tous...le prochain texte sera plus leger :) | |
Blackdeathkiss |
Très intéressant Bravo |
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Thermos2 |