Le livre avait comme titre : ''L'hiver des allées, l'été des retours.''
J'avais hâte de m'asseoir -avec un thé- d'ouvrir les couvertures.
Elles étaient pourpre. J'ai placé le livre dans le haut de ma bibliothèque :
Juste à côté du ''vieil homme et de la mer''. J'étais en vie !
Mais il y'a eu l'automne.
Il y'a eu l'inondation de la rivière St-François.
Il y'a eu la mort de mon oncle.
Il y'a eu un trou dans le toit.
Il y'a eu tout ces dimanches au Bec du canard.
Il y'a eu une manifestation.
Il y'a eu noël.
Il y'a eu un très bel orage.
Il y'a eu des soupers d'amis.
Il y'a eu la guerre.
Ça c'était long.
Il y'a eu un mariage.
Il y'a eu encore l'automne, ça faisait quatorze de suite.
Il y'a eu le whisky.
Il y'a eu tout ce temps.
Il y'a eu la vie. Au fond...
C'était ça la vie.
Et le livre est resté dans le haut de ma bibliothèque.
Oublié. Pendant quarante-trois ans. Je l'avais oublié.
J'avais oublié le livre que je m'étais acheté quand j'avais encore de l'étoile dans les yeux.
Comme j'aimerais donner quelques heures de plus à mon cœur.
Hey, le cœur, merci quand même pour tout.
Tu as été bon. Tu m'as bien servi, chapeau.
Salut.
Écrit par Biron
\'\'La poésie est une maladie du cerveau\'\'
Catégorie : Divers
Publié le 16/02/2015
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Idée intéressante que cette fuite du temps vue à travers la non-lecture de ce livre ! Je trouve la seconde strophe particulièrement réussie, suggérant le passage des saisons avec beaucoup de justesse et iluminant par son dernier vers le sens de tout le poème. | |
Florent |
c'est magnifique * | |
MARIE L. |