A peine verticaux, déjà ils se prosternent,
Ils songent aux châteaux dans leur moite caverne,
Ils sont nés étrangers mais conspuent leurs semblables,
Ils veulent vivre en paix une épée sous la table,
Ils aiment voyager dans les mêmes cités
Et partout afficher leurs atours satisfaits,
Ils cassent leurs jouets tels des enfants pervers
Dès qu'ils en sont lassé ou simplement amers.
La liberté, bien sûr, ils la chérissent tant
Qu'ils l'ont ankylosée sous mille règlements,
L'égalité pour eux c'est d'être envieux
De n'avoir pas reçu ce que l'autre a de mieux,
Ils adorent le soir changer d'identité
Dans les galas mondains et autres bals masqués
Quand au fâcheux matin, ils mirent leur image,
Ils retrouvent hélàs l'identique visage,
On peut les voir chiner dans les brocantes mornes
Avec l'avidité d'un pillard de licornes,
Trouveront-ils un jour le digne sarcophage
Où ils reposeront sous leurs nombreux bandages,
Parfois, enfin devant la cage d'un lion,
Ils rêvent de savane où ils seraient l'aiglon
Mais puis se ravisant, ils restent tout penauds
Ce qu'ils voient devant eux ne sont que des barreaux.
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Emprisonnés dans une vie de mouton, malgré leurs richesses, ils ne font pas rêver Très belle écriture |
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Edelphe |
Quelle écriture. Un poème de caractère, à lire et relire pour comprendre les méandres de cette niche de personnes. Merci Banniange. |
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Hellebore |
Bonsoir, Fort !! A relire !!! Tant il y a à déchiffrer .. et comme le souligne Edelphe, ça n'fait pas rêver .. ! Bravo ! LyS .. |
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Lys-Clea |
La verve et le propos m'ont fait songer aux chansons les plus militantes de Jean Ferrat. Chapeau donc ! Un portrait au vitriol de l'espèce humaine qui a parfois grand besoin, avouons-le, qu'on lui administre une dose de bottauculthérapie. Alors quand de surcroît c'est écrit avec talent, le lecteur se délecte ... ... Sans oublier, cependant que lui, le lecteur donc, et l'auteur (eh oui !) appartiennent à cette espèce-ci qu'on dit homo sapiens sapiens, à cette espèce qui vient de recevoir son vaccin anti-avachissement. |
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Ombrefeuille |
Merci pour vos commentaires et tu as bien raison, ombre, nous sommes aussi dans l'arène "Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère (C Baudelaire)", l'humanitude, nous la portons tous...Si l'hominisation est achevée, nous ne sommes q'aux balbutiements de l'humanisation (T De Chardin...je crois), espérons qu'on ait le temps d'en apprécier l'évolution... | |
Banniange |