Iconoclasme cathartique, à contre-courant
De ce charme indiscret de la très petite bourgeoisie...
Tubulaire désinfecté
Pour ouailles euphoriques
En shopping décomplexé
Dans un Eden électrique,
Idéal pour la santé mentale
Des publivores écervelés,
Tout se trouve à portée
Des atèles civilisés,
Il suffit d'empoigner
Les cellophanes constipés
Et dilater ses narines extasiées,
Haies foisonnantes,
Annonce chatoyante,
En chicanes préméditées,
Toute une gamme de couleur disposée
Par des fauvistes travestis,
Des noms exotiques importés
Pour pentecôtistes hilares
Et suppôts de tupperware,
Leurs prières sont exaucées
Dans ces galeries, chef-d'oeuvre d'Ionie,
Etals enflés de hiérophanies,
Supermarchés des identités,
Camps concentré de l'obésité,
Tout est sacré, tout est doré,
Cour des miracles consommés.
Pour prévoir l'avenir sans heurt
Plus besoin de ces piètres augures,
Le congélateur est notre futur…
« Que choisir » interroge le libre penseur
Des supérettes aux offres inouïes:
Des gigots rougis d'agneaux abolis
Pour stimuler son agressivité,
Du faux caviar de mers acidulées
Où se noient des pêcheurs ruinés,
Du champagne où pétille l'idiotie infatuée,
Des oeufs de fermière aux seins laiteux,
Du tofu à mastiquer à deux
En psalmodiant quelques mantras modernisés:
« Dévorer l'ennui, avaler l'oubli,
C'est mieux que de mourir affamé,
Grand aventurier des échoppes,
Mes féériques zootropes,
J'entasse, je trie, j'amasse ma vie
Dans un corbillard à roulettes,
Le long de ce dédale de produits,
Suis-je un Minotaure à claquette
Ou un Thésée qui encule des mouches?
A l'écoute d'épatants manouches,
Chaque denrée capturée, c'est un exploit accompli,
Toutes ces Ariane inventoriées me font gamberger,
Je pourrais passer mes nuits dans ce musée amnésique,
Compter mes trophées comme un prédateur boulimique,
Toutes ces Ariane conservées, mes émois asexués,
Dans ces galeries, chef-d'oeuvre d'Ionie,
Etals enflés de hiérophanies,
Supermarché des identités,
Camps concentré de l'obésité,
Tout est sacré, tout est doré,
Cour des miracles consommés ».
Poème Précédent | Poème Suivant |
Social à découvrir... | Poèmes de Banniange au hasard |
Annonces Google |
ne va pas dans les musées péremptoires pleins de bouffes et d'horreurs regarde les livres de peintres |
|
justine |
Impressionnant lecture ! A l'image de l'univers arrogant qu'elle décrit... Merci Banniange ! |
|
Yuba |
Merci à vous deux pour vos commentaires poétiques! | |
Banniange |
alors, j'aime vraiment beaucoup... les temples de la consommation nous envahissent à défaut de nous cultiver... il est bon de se positionner par rapport à cela et cela est fait ici avec maestria. bravo, et merci du partage ! |
|
Le Clown |