Ai-je encore le droit de toucher ton éclat,
Toi, belle rivière où ma mémoire s'ébat,
Quand tes cheveux d'argent et leurs frissonnements
Recouvrent ma peine de leur enchantement.
Les peupliers penchés sur leur reflet vibrant
Se sont-ils fascinés de leur éblouissement ?
Les hérons enjoués de se voir si gracieux
Ont suspendu leur vol sur ton miroir frileux.
Le soleil alangui tangue sur tes eaux claires
Où d'épineux chabots ivres de volupté
Vont danser endiablés une gigue éphémère
Qu'assistent en ténor des crapauds épatés.
Les mésanges ravies solfient obstinément,
Quelques chiens vagabonds jappent dans la prairie,
Des parfums pénétrants enivrent tous les champs,
Les fleurs enluminées discrètement oscillent.
Et tout renaît alors dans tes méandres lents
Où se sont égaillés tant de rêves d'enfants
Que tu as conservés au milieu de tes pages
Dans ce livre vivant où passent tant d'images.
Toi, belle rivière qui rajeunit mes ans,
Je t'offre, consolé, ces vers, modestement.
Poème Précédent | Poème Suivant |
Nature à découvrir... | Poèmes de Banniange au hasard |
Annonces Google |
Merci pour cette belle ode et le mot "solfier", je ne connaissais pas. Bon week-end Banniange | |
grêle |
Bel éclat que ton poème que je place en favori pour les meilleures raisons : ton dernier vers d'une part, mais aussi pour le parfum d'enfance que j'ai ressenti à la lecture, et qui m'a bien emballé. Certes, tu me connais enthousiaste, mais je ressens ici un lâcher prise évident. Merci Banniange ! | |
jacou |
-Merci grêle, je connaissais le mot solfier par contre j'ai toujours été un piètre lecteur de solfège... -Avec la printemps renaît des émois mais qui avec l'âge appartiennent de plus en plus au passé, merci Jacou! |
|
Banniange |