On voudrait, c'est certain y laisser une trace
Du passage incertain que nous fûmes en ombres,
Le temps grave la pierre et la mer les rivages,
Le soleil et le vent façonnent les déserts,
Spectacles fabuleux qui ravissent sans voix,
Ceux qui savent encore apprécier ces offrandes,
Ainsi, la nature nous indique la voie,
Célébrer la beauté par nos boiteux ouvrages.
Que l'humain soit né entre excréments et urine
Selon cet adage d'un nommé Augustin
Rend pénible la tâche à moins d'être improbable
Et conforte chacun dans sa médiocrité,
Un alibi foireux pour un moi sans substance,
Voilà le lourd destin d'un art dévalué
Dont l'inflation permet aux creux écrivassiers
D'épandre sur la page un infâme brouet,
Les écrits glorieux reposent sous la stèle,
Les muses oubliées écoutent médusées
Un concert discordant où d'aucun à tue-tête
Revendique enhardi son statut de poète
Et s'en va réjoui de son propre génie
Sautillant en pongo d'un caniveau à l'autre,
Puis fini par glisser sur un étron fumant,
La seule oeuvre achevée de son divin talent.
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Comme dirait un gif sur le net "j'ai le pouvoir de transformer tous les aliments en mer**". Une belle ode qui saute à la corde. Bisettes |
Ocelia ![]() |
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Et oui, Baudelaire, cet alchimiste de l'art, pensait qu'une oeuvre consistait à changer la boue en or, ici, en chantre de l'art contemporain un certain Wim Delvoye (Belge de surcroit) a créé une machinerie qui transforme tout en mer..., il l'a d'ailleurs baptisée cloaca (en reprenant le logo de coca-cola...) ô tempora ô mores! (non, non ce n'est le temps des Maures). |
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