Arrête de ta main ces fragiles feuillets
Qui tombent chaque jour d'un miteux calendrier,
Sois comme Pénélope et ses doigts mélodieux,
Vient retisser mes jours et mes cheveux pluvieux.
Que ton fil d'Ariane guide mon pas troublé
Dans ce long labyrinthe où j'ai souvent cherché
Les secrets de l'amour caché sous un rocher
Que ce pauvre Sisyphe n'a pas su déplacer.
Comme la fée Morgane aux élixirs puissants
Rajeunit ma mémoire, accorde-moi le temps
De retrouver au fond de ce vaste océan
La clef d'un pur bonheur que j'ai perdu, enfant.
Va reprendre ma lyre enfouie dans les enfers
Que j'égarais un soir quand gémissait l'hiver,
Ma belle Sulamite, apprends-moi le cantique
Qui ranime le feu en ces heures tragiques.
Dans cette île déserte au sable inexorable
Qui disperse mes ans de son grain implacable,
Perce-les ces nuages de ton arc, Artémis,
Donne-moi la force, que les voiles se hissent !
Offre ce long voyage à mon cœur fatigué
De ces lourds bagages qu'il a longtemps portés,
Sois reine de Saba mais ne sois pas idole,
Emporte-moi là-bas où tintent les corolles,
Où la vigne s'empourpre aux baisers du soleil,
Où la feuille d'acanthe accueille les ivresses
D'un papillon flambant aux élytres vermeils,
Où planent les hérons avec grande paresse.
Emmène-moi là-bas aux prés de ta tendresse,
Embaume ce vieux corps des fleurs de ta jeunesse.
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À fredonner sur l'air de "la balade des gens heureux"... ;-) Merci pour cette beauté poétique, la fin surtout m'a attristée parce qu'après tout la vieillesse ou la jeunesse c'est dans la tête ?... | |
grêle |
On le voudrait mais hélas nous sommes des êtres de finitude, notre corps nous le rappelle, merci grêle pour ta présence! | |
Banniange |
Tu as raison, le physique nous rappelle sans doute la finitude ! Mais il faut l'entretenir ce physique : soulevons des montagnes comme Robert Marchand !! :-D | |
grêle |
Je ne dois pas avoir la bonne bicyclette ou peut-être l'hygiène de vie! je lui préfère l'eau (de vie)! | |
Banniange |
Ahahah et je te rejoins dans cette "hygiène" de vie ! Mais quand j'aurai l'âge de Robert, alors oui je me mettrai sérieusement au sport xD ! | |
grêle |
Dès le premier vers "Arrête de ta main ces fragiles feuillets", je savais que ma lecture serait jalonnée d'un plaisir que tu sais dispenser, car l'art poétique et toi vous marchez d'un même pas. À l'arrivée, je me dis : comment Banniange réussit-il à faire ce grand écart entre le poème posté hier et celui d'aujourd'hui ? Quel empan dans l'inspiration si diverse, j'en suis ébloui ! Bravo à nouveau à toi ! | |
jacou |
Un grand merci une écriture admirable. Un poème magnifique comme une douce musique. | |
roserose |
Très joli poème mais, tout comme grêle, j'ai l'impression que tu ressens la vieillesse comme une période où il n'y a plus rien. Je doute pourtant que l'on puisse écrire de si beaux poèmes si l'on a perdu toute sensibilité et tout désir. | |
Janus |
Merci à vous d'avoir si attentivement commenté ! | |
Banniange |
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