A ce regard perdu
Au fond d'un soir de brume,
A l'ombre fugitive
Dans le parc aux cyprès,
A ces lèvres émues
Où affleurait l'écume,
Et ce visage nu
Que les vents ont griffé,
Je lève un dernier verre avant d'appareiller
Pour l'ultime voyage au pays des nuées.
A ceux qui n'ont pas vu
L'avenir les chercher,
A ceux qui n'ont pas eu
Un passé à rêver,
A ceux qui ont donné
Tout ce qu'ils ont reçu,
A ceux qui attendaient
Et n'ont rien obtenu,
A ceux qui sont ici
Et voudraient tout quitter,
A ceux qui sont partis
Et voudraient tant rentrer,
Je lève un autre verre avant de m'en aller
Sur la dernière vague aux rumeurs des marées.
A toi qui as aimé
Jusqu'à perdre raison,
A toi qu'on oubliera
Le jour des oraisons,
A toi qui as souffert
Au milieu des huées
Quand tu forgeais un vers
Pour le monde sauver,
A toi qui meurs de froid
Dans les rudes montagnes
Alors que l'on s'ébat
Au pays de Cocagne,
A toi qui apportas
Au coeur de mon hiver
Ce fabuleux aria
Qui souffla mon enfer,
Je lève un verre vide adressé au miroir
Où rôde ton visage au fond de sa mémoire...
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A boire avec modération mais à lire sans modération Merci Banniange |
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Belle de jour |
Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, bien sûr mais celle de vivre et de partager, merci pour ta lecture, belle! | |
Banniange |
Un toast et je lève mon verre, et pas que virtuel car il contient de la vodka orange (un doigt, certes) à ces vers qui sont noblement écrits. Merci Banniange d'offrir à l'automne et à la poésie ce doux hommage. | |
jacou |
Quant à moi, je me suis pris une Duvel blonde (superbe bière belge)en devisant au téléphone avec un ami cher des aléas de l'enseignement belge, il faut le dire en position délicate(ssen)! | |
Banniange |