Il y a de cela aujourd'hui une année,
Tu écrivais un mot sur la pointe des pieds,
Imaginant agir comme un vil malandrin,
Tremblant d'être importun dans une vie de rêve.

Je retrouvais d'un coup mes songes surannés,
Nous avions partagé tant de maux sur papier.
Je relisais parfois d'amers alexandrins
Regrettant nos erreurs de jeunesse sans trêve.

Ma poitrine gonfla d'une joie inouïe,
Mon cœur tambourina impétueusement,
Mon regard se voila de larmes retenues
Tandis que je lisais ce message prudent.

Je rédigeai un mail sur un ton réjoui
Alors que mon esprit tanguait fiévreusement
Sur de frêles esquifs de désirs ingénus
Ce qui, je le savais, était bien impudent.

J'attendis de longs jours, priant démons et dieux
Que les liens d'autrefois ne soient pas délacés
Par les tristes saison de nos vies endormies;
O combien je craignais qu'encor tu disparaisses!

De ta plume trempée de l'encre des adieux,
Tu me dis tes remords étouffants du passé,
Ton espoir qu'à nouveau nous soyons des amis,
Ce qui me fit l'effet d'une douce caresse.

De poèmes en mails nous ouvrîmes nos cœurs
Pour guérir nos âmes des peines pathogènes
Jusqu'à la rencontre d'un vendredi d'avril
Où tu laissas parler tes lèvres descellées.

Pareil à un Phénix ton amour fut vainqueur
Des obstacles liés aux tumeurs endogènes,
Embrasant mes journées des éclats d'un béryl
Enchâssé dans des fils d'argent entremêlés.

Ax-L, pour Morch, 05/03/09