Ne sachant comment la communiquer
Je ne vais qu'écrire ma peine
Sans me donner la peine
D'être moindrement soigné

Le Québec se réveillera avec une gueule de bois
Les drapeaux en berne, jusqu'aux feuilles flétries
Le vent s'arrêtera pour y semer une larme
Mais le fleuve se réchaufera par son rythme:

Il est mort, mon grand
Sachant chanter les gens
Rire de tous les malheurs
Pleurer avec honneur

En espérant que tu verras
Contrairement à notre destin
Enfin le rythme des saisons
Car ici, il n'y a plus rien

Dans la trentaine et plus désillusionné
Au moins je me dis que ton potentiel a semé
Du bonheur pour un Québec perdant une étoile
Son ciel à présent voilé, on chiale

Karl m'a fait pardonner les racistes
Les pauvres n'ont pas besoin
De se faire tasser dans un coin
Parce qu'ils écoutent des journalistes

Aujourd'hui, la vérité ayant le cancer,
On en mourra tous, lentement comme toi
Mais on va faire un gros show, comme toi
Parce qu'il faut le brûler, le cancer

D'un poète affligé au chanteur légendaire
Un peu fou, l'écrivain, comme toi
Ton Québec va continuer de perdre foi
C'est triste, mon Cowboy, mais c'est ça la Terre

Te levant le chapeau, je souris quand même
Après ton oeuvre, j'me dis Ayoye!
Mais ta mort me rend blème
Adieu Gros Grand Cowboy