Mes amis, tout finira toujours par disparaître,
Tout sera simplement happé par l'infini ;
Les édifices, les poèmes, les monts et les êtres,
L'éclat de l'espace en sera terni.
Je me souviens mais pour combien de temps encore ?
Les saisons ne feront que se dissoudre ;
Et toutes ces pages s'envoleront dans cet aurore,
Le soleil viendra nous absoudre.
Plus de visages si fins gravés sur les médaillons,
Et plus de douleurs sur les chairs à vif ;
Pas plus que de joies dans nos coeurs vermillons,
Que restera t-il de l'être pensif ?
Mes amis, tout finira toujours par disparaître,
Tout sera simplement happé par l'infini ;
Les édifices, les poèmes, les monts et les êtres,
L'éclat de l'espace en sera terni.
Tu oublieras jusqu'au goût des caresses fruitées,
Et j'aurai égaré mon but depuis longtemps ;
Plus de jalousies en royaumes vivement convoités,
De larmes d'automne, et de printemps.
Nous aurons perdu nos desseins dans les étoiles,
Lesquelles pâliront dans l'éther saturnien ;
Plus d'océan pour transporter de si hautes voiles,
Et d'étreintes dans nos mots sereins.
Mes amis, tout finira toujours par disparaître,
Tout sera simplement happé par l'infini ;
Les édifices, les poèmes, les monts et les êtres,
L'éclat de l'espace en sera terni.
Et les dernières demeures emporteront les images,
Les circonvolutions de nos cerveaux émus ;
Et ces profondes arcanes diluées dans un hommage,
Se voileront pour devenir inconnues.
Toutes les dimensions s'uniront dans un alliage,
Au fond, dans ce projet qui nous contrôle ;
Y a t-il seulement du sens dans ce curieux mariage ?
Quand l'idée d'une fin nous frôle ?
Mes amis, tout finira toujours par disparaître,
Tout sera simplement happé par l'infini ;
Les édifices, les poèmes, les monts et les êtres,
L'éclat de l'espace en sera terni.
Plumes insignifiantes lovées dans un ultime songe,
Volumes et meubles emportés par l'instinct ;
L'art sera comme victorieux de tous ces mensonges,
Au seuil de l'illusion d'un matin.
Et ce cosmos si sauvage ne sera presque plus rien !
Peut-être une goutte de rosée dans la paume
De la main d'une entité, ô principe vaste et aérien,
C'est là que s'oublieront les hommes.
Mes amis, tout finira toujours par disparaître,
Tout sera simplement happé par l'infini ;
Les édifices, les poèmes, les monts et les êtres,
L'éclat de l'espace en sera terni...
OR
Écrit par Alphaesia
"Le rêve est une folie passagère, et la folie est un rêve qui n'en finit pas !" Arthur Schopenhauer
Catégorie : Poésie
Publié le 04/04/2020
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Bonsoir, Puisse l'Etre, s'il se sort de ce Fléau si terrible, se regarder dans son Miroir, se parler à lui-Même, prendre de Nouvelles Décisions pour ce qu'il lui reste à faire, à vivre avant de s'éteindre … Lys-Clea |
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Lys-Clea |
Merci pour le lien marinette, c'est une fort jolie chanson de Serge Reggiani. Enfant j'entendais ses chansons parfois, mes parents l'écoutaient... Oui Lys-Clea, les choses à faire, avant de s'éteindre... |
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Alphaesia |
Oh vertige pascalien qu'un tel poème ! Bravo Olivier, j'ai frémi en le lisant. Dans un million et demi d'années, un natif de Betelgeuse ou d'Altaïr trouvera ces écrits, votre poésie, mon commentaire, et n'y comprenant goutte jettera le tout, mais le temps d'un instant sourcilleux, il nous aura fait revivre dans une matière métallique recèlant nos compositions binaires ! | |
jacou |
Merci du fond du coeur pour ce commentaire jacou, dans un style que j'apprécie toujours autant... (Clin d'oeil) | |
Alphaesia |