Ouvrir sa porte un beau matin,
Marcher sans savoir où l'on va.
Sentir le vent et l'air mutin,
Oublier ce que l'on aura pas.

Abandonner ses idées en route,
Comme des pages ici déchirées.
Omettre jusqu'au goût du doute,
Dans une incertitude enivrée.

S'épuiser pour ne rien faire,
Mais aller là où l'âme veut ;
Juste réapprendre à se taire,
Penser son plus intime aveu.

Regarder le soleil et sourire,
Comme un enfant devant la lune
Rêvant à son minuscule empire,
Et l'immensité de sa fortune.

S'abandonner à son imaginaire,
Ainsi qu'un voyageur sans but,
Des récits parfois millénaires,
Et le goût de ce que l'on a vu.

Confier ses sens à l'aventure,
Et, avec ses archétypes danser,
Tomber le masque et son armure,
Pour trouver des arts insensés.

Ouvrir sa porte un soir de lune,
Marcher dans l'ombre et l'oubli,
Penser aux effluves de la dune,
Satisfait de ces pas accomplis.

Ouvrir sa porte un beau matin,
Marcher sans savoir où l'on va,
Sentir le vent et l'air divin,
Oublier ce que l'on trouvera !

Ouvrir sa porte un beau matin...

OR