Ils se sont cristallisés, serrés
Contre la douce aréole de Vénus,
Et pour tous ces satyres atterrés
C'est une folle invite de Faunus !

Maladie sacrée pour un Esculape,
Tonnerres sensuels sous l'olivier,
Folie de la plèbe qui leur échappe,
Bacchanale où toutes sont conviées !

Ces secrets entassés dans l'atrium
Sentent le souffre et les venins,
Souvenirs des temples et du forum,
Où planait les parfums de tanin.

La peau est restée sur le masque
D'un carnaval tragiquement arrêté,
Leurs ultimes baisers sont portés,
Par les courbures de la vasque.

Leurs torrides ébats n'a d'égale
Que la colère funeste d'un volcan,
L'orgasme embrasse la mort totale,
Comme cette malédiction de Pan !

Elle venait du Sud et lui du Nord,
Ils portaient des rêves romains,
Des rêves où l'amour et la mort,
Se marquaient dans leurs mains.

Alors ils burent une ultime gorgée
De ce vin sulfureux et mielleux,
C'était de leur amour l'apogée,
Jamais ils ne seraient vieux.

Mieux valait finir dans les feux
Ardents d'une colère vulcanienne,
Que de renoncer à leurs voeux,
D'être dans les joies aériennes.

Deux corps fusionnés en une vie,
Voilà l'éternel symbole de l'art,
Rien ne fut laisser au hasard,
La passion contient les folies.

OR