Des volutes embrumées serpentent entre les roches,
La lune légèrement andrinople irradie les cieux ;
J'ai rêvé de ces édifices qui étaient si proches,
Alors que l'espace était comble, comme silencieux.
M'accompagneras-tu là-bas, demain dès l'aurore ?
Afin que nous profitions de la rosée qui goutte,
Sur les feuilles et les fleurs car c'est encore
Le sommeil qui persiste en un monde, sans doute.
Depuis que tu es parti je ne songe qu'aux images,
Ces vertes contrées qui abritaient nos clameurs,
Verbes hauts sur des branches et des feuillages,
Où nous nous hissions pour toucher ces bonheurs.
Le soleil projette de longues ombres sur les prés,
Je comprends ce sentiment de solitude basaltique,
Bien après que le volcan ait cessé d'être criblé
De fureur dans une nature ô combien fantastique.
Me reviendras-tu pour revoir ces brumes de l'aube ?
La translation de Sélène au-dessus des roches nues,
Nous fascinant comme des enfants qui se dérobent
Devant tous les artifices dantesques de l'inconnu.
Je marcherai vers toi, à ta rencontre j'irai ainsi
L'aventurière prête à défier les dangers périlleux,
Je passerai devant les roches qui nous avaient ici
Protégés contre les doutes d'un avenir insidieux.
Quand refleuriront les cerisiers et les pervenches,
Nous rêverons encore que tu resteras à mes côtés ;
Devant les édifices érigés qui parfois se penchent
Vers nous, comme pour nous montrer toute la vérité.
Pas de lune ce soir et je reste ainsi à ma fenêtre,
Croyant percevoir des ondines et des ombres légères,
Des mythes qui nous ravissaient, une ode champêtre,
Et quand tu reviendras je serai tellement lunaire.
Parce que désormais les honnêtes gens m'appellent
La folle, quand je regarde au travers du carreau ;
Je t'entends me susurrer des élégies qui sans mot,
Et m'emporter quand je déploie ma vieille ombrelle.
Tu as envahi ma mémoire et mon coeur de délirante,
Souviens-toi de ma jeunesse et des dentelles usées,
Que je mettais pour paraître plus noble et savante,
Alors que je n'en avais nul besoin, j'étais médusée.
Demain dès l'aurore je guetterai l'obscur horizon,
Pour y déceler quelques formes derrière les pierres,
C'est mon oraison, mon unique et inévitable prière,
Oui, tu reviendras sans doute par ici, à la maison.
OR
Écrit par Alphaesia
"Le rêve est une folie passagère, et la folie est un rêve qui n'en finit pas !" Arthur Schopenhauer
Catégorie : Amour
Publié le 20/04/2020
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Bonsoir, Espoirs Mégalithiques ? Original en Soi .. On se laisse emporter dans vos Contrées .. Voyage où les Pierres savent tant .. Lys-Clea |
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Lys-Clea |
Bonsoir et merci Lys-Clea. Il est vrai qu'il n'est pas toujours facile d'entrer dans l'espace poétique de celle ou celui qui a une vision spécifique, une histoire particulière à narrer... |
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Alphaesia |
Fascinant poème ! Entre spiritualité et désir discret... J'aime beaucoup cet univers. Merci Olivier ! | |
Ombellune |
"Andrinople" est un rouge... C'est le plus magnifique poème que j'ai lu de vous, et je n'en ai loupé aucun, aussi il va illico dans mes favoris, où je me plairai à le relire souvent, car ce poème est la perfection plausible, vraiment l'un des meilleurs que j'ai pu admirer par son écriture heureuse, parmi toutes les poésies que je dévore ! Et en outre, il me rappelle la fin superbe d'un film superbe : le "Tess" de Roman Polanski d'après le roman de Thomas Hardy "Tess d'Uberville". Bravo Olivier, félicitations !!! :) | |
jacou |
Merci du fond du coeur à vous Ombellune et jacou, vos mots me touchent d'autant plus que mes poèmes sont avant tout les fruits de mes émotions et images les plus intimes, ce qui me touche en priorité, des vies dispersées que je m'efforce de réunir en quelques vers... Merci encore, vous êtes vraiment très aimables. |
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Alphaesia |