Antiope semblait dormir...
Zeus, la voyant alanguie
Lui fit l'amour un brin de nuit
Mais elle voulut encore jouir.
Craignant le courroux de Nictée,
Père sévère, régent de Thèbes,
Elle se fondit parmi la plèbe,
A l'aube heureuse de sa nuitée
Et partit seule pour Sycione,
La tête encore dans les cyclones
De cette immense nuit,
Se demandant : « Pourquoi je fuis ? »
Elle avançait dans l'irréel
Quand soudain surgit une fée :
« Tu seras reine » lui dit-elle
Mais tes deux fils seront bergers.
Antiope s'était couchée
S'interdisant de rien rêver
Quand la main royale d'Epopée
Vint tendrement la caresser...
**
A Thèbes, le père désespéré
Engageait quelques chameliers
Qu'il envoya à Abydos
Aller quérir son frère Lycos.
Lui demandant de le venger
Et de punir son Antiope
Cette garce, veule saloppe
Qui par Zeus s'était fait baiser.
Après le suicide de Nictée,
Lycos leva toute une armée,
Mit à mort Epopée
Enlevant la reine tant aimée.
Elle mit au monde avant l'heure
Dans la panique et la douleur,
Deux merveilleux petits garçons
Auxquels elle donna un prénom :
Zéthos et Amphion.
Lycos étant pressé,
Ils furent abandonnés
Sur le mont cithéron.
**
Esclave pendant longtemps,
De Dircé, la femme de Lycos,
Antiope pensait à ses gosses,
En priant Zeus qu'ils soient vivants.
Tous les jours aux corvées
Et frappée trop souvent,
Elle guettait l'instant
De pouvoir s'échapper.
Un jour de grande orgie,
Alors que Lycos cuvait
Et que sa Dircé forniquait,
Elle disparut comme par magie.
Vingt ans avaient passé...
Sur le mont Cythéron,
Elle trouva giron
Chez un très vieux berger.
J'ai, lui dit-il souriant,
Il y a très longtemps,
Recueilli deux enfants
Dont je suis le père à présent.
Et elle sanglotant,
Lui dit : « Je suis leur mère... »
Le vieux était tremblant
Et ne savait que faire.
Le voyant tracassé,
Antiope pris sa main :
« L'un d'eux a sur le pied
La marque que l'autre a sur le sein ! »
Alors, sortant en trombe,
Il souffla dans sa trompe
Le rappel des troupeaux
Et des frères jumeaux.
Aux premiers bêlements
Antiope s'évanouit,
Puis sortant de sa brève nuit,
Elle sentit près d'elle, ses enfants.
L'un caressait ses doigts
Tandis que l'autre lui parlait.
Le vieux berger pleurait
Pour la première fois.
Elle parlait lentement,
Leur narrant son histoire
Et voyait dans leurs yeux
Qu'ils désiraient la croire.
Quand le récit fut terminé,
Les deux frères demandèrent :
« Qui donc est notre père ? »
Elle sourit, un peu gênée...
Les deux frères s'éloignèrent
Se mirent à deviser.
Ils désiraient venger leur mère
De Lycos et surtout de Dircé !
Le lendemain, le vieux berger
Ne trouvant nulle part son couteau,
Compris pourquoi tous ses troupeaux
Etaient en train de s'égarer.
Quand Antiope se leva,
Il la prit par le bras
Et murmura tout bas :
« Tes fils ne sont plus là...
Ils sont partis, je crois,
Liquider tes bourreaux...
Tes jours ferons la joie
Des brebis du troupeau.
Tu peux rester chez moi
Autant que tu le veux.
J'ai deviné, tu vois,
Hier soir, dans tes yeux bleus,
Que tes fils sont rois
Puisqu'ils sont demi-Dieu.
Je ne veux pas d'aveux,
Je te veux juste pour moi... »
Écrit par All-trinity
Por mi raza hablará el espíritu
Catégorie : Amour
Publié le 27/07/2008
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J'ai eu du mal à comprendre les liens familiaux, mais c'est très beau. | |
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